Le voyage d'Alice en Suisse

en collaboration avec La Ménagerie de Verre, Paris

 

texte original : Lukas Bärfuss

 

mise en scène et scénographie : Alice Schwab 

 

interprétation :

Marine Arena est Alice Gallo

Anne Suarez est Lotte Gallo

Guillaume Camous est Gustav Strom

Ninon Leyshon est Eva

 

graphisme : Clément Schwab

 

La pièce 

Scènes de vie d’un euthanasiste suisse, Gustav Strom.

Parmi ses patients, Alice Gallo, diagnostiquée d’une maladie incurable. Elle ne veut plus vivre, elle contacte le médecin zurichois. Celui- ci lui accorde son aide sous condition : avoir la bénédiction de sa mère, Lotte, avec qui elle entretient des rapports conflictuels. Lotte n’accepte pas le choix de sa fille, qu’elle infantilise constamment, lui rappelant notamment qu’elle « ne doit pas entreprendre ce genre de choses sans elle, [qu’] elle est influençable ». Or Alice vit pleinement ses derniers jours, loin de sa mère, proche de Gustav à qui elle se confie.

Eva, la nouvelle assistante pleine de vie de Gustav, conseille au médecin qu’elle admire de « s’en tenir au professionnel » lorsqu’elle perçoit la complicité entre le médecin et sa nouvelle patiente, Alice.

Gustav est radié de l’Ordre des Médecins. Il doit faire preuve de créativité et d’audace afin de continuer son travail. Eva lui propose de recourir à une méthode inattendue.

Alice annonce à sa mère son départ, lui donne la liste des choses à faire une fois qu’elle sera morte et part en Suisse.

Plus tard, Eva rapporte le décès de Lotte, qui n’a pas réussi à vivre sans sa fille et a eu recours aux bons soins de l’euthanasiste Gustav Strom.

La jeune assistante informe le médecin de son départ en Roumanie : elle part s’occuper de vivants, handicapés.

Le texte

Alice. Qu’est-ce que tu mettras. Le jour de ma mort. Quand même pas ce pantalon en velours côtelé. Gustav. Je n’ai pas de tenue particulière pour ce jour-là. Alice. Je comprends. Pour toi c’est la routine.

 

La note d'intention

 

Simple rapport à mon prénom, je découvre Le Voyage d’Alice en Suisse ; que je décide de mettre en scène. L’écriture précise de Lukas Bärfuss me séduit. À l’écoute du rythme des courts tableaux, s’impose à moi une scénographie cinématographique (Lars von Trier, Almodóvar) : deux espaces séparés (cuisine/bureau), démultipliés par une présence de la caméra live ; la mise en espace continue des quatre comédiens sur le plateau, soulignée par un jeu de lumières exhibant le champs/ hors-champs. La musique d’Ibrahim Maalouf et Oxmo Puccino (Au pays d’Alice, 2014) renforce le lien narratif. Le projet s’étoffe et s’enrichit.
Je rencontre l’auteur, Lukas Bärfuss. J’apprends notamment que la pièce Le Voyage d’Alice en Suisse a été écrite parce que l’appartement contigu au sien était celui d’un euthanasiste. Ce qui me conforte dans ma vision esthétique et 
humaine de la pièce.

 

 

 

Et me permet de ne pas trahir l’écriture de Bärfuss – qui ne juge ni ne donne son avis – tout en l’enrichissant de la présence d’Alice au pays des Merveilles, ce qui a eu l’heur de lui plaire. Je prends le parti de couper deux des protagonistes (Walter et John). Mais aussi celui de donner autant d’importance à chacun des personnages conservés. Les quatre comédiens acceptent de s’engager dans ce projet. C’est par le biais de résidences que j’envisage de mettre en forme le cadre esthétique pensé et le nourrir de la vision des personnages de chaque comédien, par le médium de cartes blanches ; construire ensemble Alice, Gustav, Lotte, Eva et leurs relations. De la cinématographie à la théâtralité. Du politique à l’intime. Du documentaire à la fiction. Tout tient sur un fil.

 

Alice Schwab 

 

La scénographie

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